Premier roman censuré par le régime de Videla, en 1977, Gagner sa mort raconte la vie de Cledy, une orpheline qui semble ne devoir connaitre que le malheur. Elle est exploitée, abusée, violentée par tout son entourage, sans que jamais personne ne se pose la question de savoir ce qu’elle veut ou pense.
Dépossédée de tout, de son corps, sa famille, ses émotions, son passé, sa liberté, il ne lui reste qu’une chose à gagner : sa propre mort.
Mais pour cela il lui faudra « tuer la patience », c’est-à-dire se révolter contre son sort et ne plus espérer la clémence de ses bourreaux.
En décrivant, avec une outrance grotesque, cette violence domestique justifiée par les valeurs traditionnelles, Gambaro tourne en dérision l’autorité des bourreaux, et met au jour les mécanismes de la peur et de la soumission qui nous mènent à tout accepter, même le pire.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Laure Bataillon.
Déjà paru en 1976 aux éditions des Femmes/Antoinette Fouque
Illustration de couverture : Ludovic Debeurme
192 pages
20,00€
Mon enfant, mon petit enfant, un de ces jours va naitre le blond ou le brun qui te frappera aux testicules. Ah ! si l’on pouvait savoir ! Prendre ses précautions. Le choix est clair mais si difficile ! Une éternité de contrainte pour que tu meures docilement, mon enfant.
Sortie le 25 avril
Griselda Gambaro
Née en 1928 dans la banlieue de Buenos Aires, fille d’une famille d’immigrés italiens, Griselda Gambaro est une écrivaine autodidacte. D’abord autrice de nouvelles et de romans, elle commence à écrire pour le théâtre au milieu des années 60 et devient l’une des dramaturges les plus en vue du pays.
Elle pratique un théâtre politique, corrosif et ouvertement critique de la dictature. Suite à la censure de Gagner sa mort, elle s’exile trois ans à Barcelone. Après la chute du régime en 1983, elle s’engage pour la tenue de procès et le refus des lois d’amnistie.
En 2023, cette infatigable défenseuse des droits humains signe une lettre ouverte pour appeler à voter contre Javier Milei.