Roman emblématique de la résistance à la junte militaire, Gagner sa mort raconte l'exploitation et l’humiliation systématique de Cledy, une orpheline qui semble ne devoir connaitre que le malheur. Les responsables de l'orphelinat, puis son mari, sa belle-famille, l’armée… tous et toutes abusent d'elle : elle est violée, battue, contrainte, tordue, sans que jamais personne ne se pose la question de savoir ce qu'elle veut ou pense, sans que jamais elle-même ne se dise que sa vie pourrait être différente. Dépossédée de tout, de son corps, sa famille, ses émotions, son passé, sa volonté, il ne lui reste qu'une chose à gagner : sa propre mort.
Et pourtant il s’agit d’un livre bouffon, grotesque, où la cruauté est poussée jusqu'à l'outrance et nous amène jusqu'au rire (jaune orangée).
Par cette écriture libre et inventive qui mêle colère, humour absurde et poésie, Gambaro dénonce en creux les rapports de domination et appelle les victimes à la révolte, et les témoins (nous) à l'engagement. C'est là l'une des forces de ce grand roman politique et féministe.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Laure Bataillon.
Déjà paru en 1976 aux éditions des Femmes/Antoinette Fouque
Illustration de couverture : Ludovic Debeurme
220 pages
17,00€
Mon enfant, mon petit enfant, un de ces jours va naitre le blond ou le brun qui te frappera aux testicules. Ah ! si l’on pouvait savoir ! Prendre ses précautions. Le choix est clair mais si difficile ! Une éternité de contrainte pour que tu meures docilement, mon enfant.
Sortie le 25 avril