Viande

MARTIN HARNIčEK

Il n’y a plus ni animaux, ni végétaux, et la seule nourriture disponible est la viande humaine. Ce qu’il reste de vie s’organise autour des halles, une immense boucherie sur laquelle une caste de policiers exerce son autorité impitoyable, punissant le moindre faux pas d’abattage immédiat : il faut bien approvisionner la ville en viande fraiche.
Habitant de ce monde cauchemardesque, le narrateur de Viande est un monstre ordinaire. Affamé perpétuel, obsédé par la viande, il comprend que le meilleur moyen d’en obtenir est de collaborer avec la police et de devenir un délateur professionnel. Mais, lui-même victime de délation, il se voit obligé de fuir la ville…

Entre le trip horrifique des romans de Burroughs, l’exploration de la logique du mal des Bienveillantes et la parabole politique de Matin Brun, Viande est le chef d’œuvre inclassable et sauvage d’une comète de la littérature tchèque.

Collection Pb82


Traduit du tchèque par Benoit Meunier.

Illustration de couverture : Ludovic Debeurme.

128 pages

Impression offset noire sur papier rouge teinté dans la masse
Jaspage rouge (impression de la tranche)

17,00€

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Les étals étaient couverts de viande, et je n’avais pas à craindre d’être abattu moi aussi ce jour-là. S’il y avait assez de viande ici, il y en avait certainement aussi beaucoup en première classe, où l’on envoyait toute personne fraichement abattue. 

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Rarement la dystopie n’avait ménagé si peu d’échappatoires et, si les scènes d’équarrissage nous sont globalement épargnées, on n’en est pas moins plongés dans l’horreur pure. D’autant plus pure, justement, qu’elle se refuse au spectaculaire : Viande" ne choque pas par sa démesure mais au contraire par une banalité allant jusqu’au plausible."



C'est un texte effrayant, narré avec une clarté qui le rend encore plus effrayant. (...) S'il y a bien un texte qui peut vous rendre végan, c'est celui-ci, c'est une apologie de la frugalité, du végétarisme"

Pendant que j’écrivais, bien sûr, il fallait que je me mettre dans [l]a peau [du narrateur], mais je ne m’identifiais absolument pas à lui. Le personnage joué par Henry Fonda dans Il était une fois dans l’Ouest était un assez bon modèle, à l’époque : on peut se dire qu’un tel salaud n’a jamais pu exister. Je crois que j’ai réussi à faire pire que lui par l’écriture. Et j’ai été heureux de retrouver le même genre d’ordure, des décennies plus tard, avec le personnage de Max Aue dans Les Bienveillantes.

Yann Fastier,
Le matricule des anges

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François Angelier,
France Culture

Romain de Becdelièvre
France Culture

C'est un roman qui nous rappelle en permanence qu'on est de la viande, qu'on est consommable, c'est l'idée que l'humain est un prédateur qui finit par se prédater lui-même dans un cycle infini."