Emmy Hennings (1885 - 1948), figure majeure du mouvement dada, était une danseuse, artiste, poétesse et écrivaine allemande.
Elle est née en 1885 à Flensbourg, une petite ville du nord de l’Allemagne, proche de la frontière danoise. Issue d’une famille profondément religieuse, elle quitte cependant la maison familiale à 18 ans pour suivre une compagnie de théâtre itinérante qui la mènera partout à travers l’Allemagne. C’est le début d’une vie de bohème, menée aux marges de la bonne société, mais où sa soif de liberté et d’indépendance se paie au prix fort : la misère, l’instabilité psychologique, la toxicomanie, la prostitution.
Elle vit ensuite plusieurs années entre Berlin et Münich, et se produit dans des cabarets où elle invente un art propre, mêlant déclamation de poèmes, danse et chant, ce qui en fait l’une des pionnières de la performance. Sa beauté, sa singularité et ses multiples talents fascinent les artistes et les intellectuels de l’époque (dont son futur mari Hugo Ball), comme en témoignent les nombreuses œuvres, tableaux, photographies, poèmes, qui lui sont consacrés.
En 1914, accusée de vol par un client, elle passe plusieurs mois dans une prison de Munich. C’est cette expérience qui inspire le récit Prison. Peu de temps après sa libération, elle rejoint Hugo Ball à Zürich, où ils fondent, avec Tristan Tzara, Jean Arp, et d’autres, le Cabaret Voltaire, berceau du mouvement Dada.
Lassés de cette existence chaotique, Emmy Hennings et Hugo Ball se retirent dans le Tessin où ils mènent une vie d’ascètes, tout entière consacré à la méditation et à l’écriture. Emmy Hennings meurt en 1948, dans la misère, et oubliée de tous sauf de Hermann Hesse, grand admirateur, et passeur, de son œuvre.
Prison et La flétrissure sont les premiers textes d’Emmy Hennings traduits en français.